Les bons reflexes
du jardinier !

Observer avant d’agir

Ça y est, enfin un jardin ! Les nouveaux propriétaires sont parfois tentés de planter rapidement ce qu’ils peuvent voir en jardinerie, ou dans les catalogues d’horticulture ! Mais prendre le temps d’observer et de comprendre (parfois pendant un an ou deux !) ce qui s’est naturellement développé depuis des années dans un espace donné peut apporter beaucoup !

De précieuses informations la nature du sol

Connaître son sol

Un sol acide et sableux ou plutôt argilo-calcaire ? Humide ou très drainant ? Difficile parfois de se faire une idée sans avoir vu pendant quatre saisons son jardin évoluer… Attendez la saison des pluies, observez le sol « flaquer » ou au contraire absorber, attendez la période estivale, et observez les zones d’ombres ou au contraire plus ensoleillées. Où sont situées les zones exposées aux vents dominants ? Quels sont les éléments apportant un abri aux végétaux contre les intempéries ? Mais surtout quelles plantes se sont naturellement installées dans ce milieu ? Si beaucoup de plantes acidophiles sont déjà là (bruyères, rhododendrons, ajoncs, genêts, etc.), c’est un indice en faveur d’un sol acide dans lequel ne se plairont pas toutes les autres plantes ! Si vous voyez des plantes indicatrices de zones humides (orchidées, carex, lotier, voire roseaux), le sol est probablement gorgé d’eau l’hiver !

Recherchez les plantes qui se plairont dans votre sol

Plutôt que de modifier le sol pour que les plantes se développent, préférez les plantes qui se plairont dans votre sol ! Si votre jardin est calcaire et très sec, privilégiez peut-être les plantes qui sauront raciner profond et qui nécessiteront peu d’arrosage ! Les critères du guide pourront vous aider dans cette sélection…

De belles plantes indigènes

En laissant pousser naturellement son jardin, on peut être parfois surpris de découvrir une flore remarquable, qu’une tonte trop précoce, puis trop fréquente ne permettra pas de voir s’exprimer ! Sans en faire une friche, pourquoi ne pas laisser quelques zones se développer naturellement ? Vous y verrez peut-être des marguerites, des campanules, des renoncules, des brunelles, des lamiers, des trèfles, voire des orchidées !

Des arbustes résilients

Si votre jardin accueille des arbustes, et que ces derniers ont l’air de s’y épanouir, c’est qu’ils ont trouvé là des conditions très favorables à leur développement ! On pourra éventuellement les tailler, les entretenir, mais peut-être qu’un beau jardin adapté au réchauffement climatique passe par la conservation de ces essences particulièrement rustique et résistantes ! Elles apporteront en plus dans votre projet de jardin un charme indéniable, par leur authenticité !

On ne lutte pas contre la nature

Il n’y a pas de milieux qui ne soient favorables à certaines plantes ! En revanche, certains types de sols ne permettront pas à toutes les plantes de s’y épanouir, et à chaque essence conviennent des conditions d’exposition, de sol, d’humidité, spécifiques…

Inutile de vouloir modifier les spécificités du sol de son jardin

Vouloir « améliorer » ou modifier la nature des sols en place, en apportant amendements et engrais afin de modifier les équilibres physico-chimiques, peut s’envisager ponctuellement (apport de compost, paillage, etc.) mais pas de manière systématique. Les engrais et les amendements modifiants les équilibres de PH sont couteux, et leurs effets temporaires. Leur dosage est également complexe, et sujet à des résultats parfois incertains…

Employer des pratiques de gestion respectueuses de l’environnement

En évitant l’utilisation d’herbicides, de pesticides, et en privilégiant des matériaux naturels (pailles, fibres naturelles, bois raméal fragmenté, etc.) aux films et bâches plastiques de protection, on limite les effets négatifs de ces produits qui se disséminent facilement dans l’environnement, bien au-delà du jardin, avec des effets négatifs avérés sur les milieux et la faune qu’ils abritent !

Pailler, étager, limiter l’arrosage !

Le paillage garde l’humidité du sol et évite la pousse de mauvaises herbes

« Pailler », c’est disposer au pied des plantes, sur le sol, des matériaux naturels (à la base de la paille ou des déchets de tonte) qui permettront au sol de conserver l’humidité, de limiter l’évaporation, et la pousse de plantes non désirées. En hiver, il limite également les effets du gel, protège les racines, et limite les effets des changements brusques de température… La paille ou le « BRF » (bois raméal fragmenté) sont le plus fréquemment utilisés, mais on trouvera également du paillis de lin, de chanvre, d’écorces de pins, etc. Ce sont des paillis organiques, qui ont chacun leurs particularités (le lin ou le chanvre ne modifient pas le PH, l’écorce de pin est à réserver aux plantes acidophiles, le BRF fait légèrement baisser le PH, etc.). Il existe également des paillis minéraux (ardoise, pouzzolane, billes d’argiles), et des paillis synthétiques (plastique, bâches, films, etc.) qui sont à déconseiller fortement par leur caractère non biodégradable…

Etager, c’est assurer à chaque strate du jardin des conditions idéales

En prévoyant des plantes de haute tige qui apporteront un couvert et de l’ombre à des plantes de développement modéré, puis des vivaces, puis des couvres-sols, on pourra planifier un jardin à plusieurs strates (c’est-à-dire plusieurs étages), à même d’offrir des conditions de développement variées aux différentes essences qu’on aura sélectionnées. A la clé, ce sont aussi des économies d’eau, et la possibilité pour les plantes de se rendre des services mutuels !

Les bons réflexes pour que ça pousse !

Planter au bon moment

A la Sainte-Catherine, tout bois prend racines ! 

C’est du bon sens, et les proverbes d’antan nous le rappellent bien, on ne plante pas n’importe quand !
Les jardiniers privilégieront la fin de l’automne pour planter, une fois les fortes chaleurs passées, et les précipitations plus fréquentes. C’est à ce moment de l’année que les plantes entrent en période végétative, c’est-à-dire qu’elles entrent en période de dormance et concentrent leur énergie sur leur système racinaire, pour mieux repartir au printemps suivant !

On plantera donc de fin septembre à mi-novembre jusqu’au premières gelées, puis après mars et jusqu’en mai-juin (mai avec plus de besoins d’arrosages sur cette période du printemps qu’à l’automne).

Préparer les mottes

Avant toute plantation, on veille à décompacter la motte, c’est-à-dire qu’on veille à ce que les racines qui ont pu tourner autour de la motte dans le pot en jardinière soient un peut aérées, de manière à assurer leur développement ultérieur dans le sol. Concrètement, on peu sommairement dénouer les racines en veillant à ne pas les arracher.
Ensuite, on fait tremper la motte dans un seau d’eau pendant plusieurs dizaines de minutes ! Cela permet à l’ensemble du système racinaire d’être bien hydraté, d’éliminer les bulles d’air, et de compacter le substrat autour des racines, sans mouiller les parties plus hautes de la plante. Cette étape permet à la plante de prendre un bon départ une fois plantée !

Arroser fréquemment au début

Même en automne, il faut toujours arroser au début de la plantation ! C’est indispensable pour que le jeune plant ne soit pas dans une situation de stress, et trouve facilement l’humidité dont il a besoin. On arrosera donc en abondance, mais pas trop fréquemment non plus pour que la plante développe par elle-même un système racinaire profond qui lui permettra de subvenir ensuite plus facilement à ses besoins. Un arrosage trop fréquent peu en effet produire l’effet inverse que la plante ne développe pas son système racinaire en profondeur, trouvant l’eau de manière permanente en surface.

Anticiper le développement de la plante

Les plantes ont une taille adulte qui est parfois beaucoup plus imposante que son développement en l’état de jeune plant. Il importe de planifier ce développement en laissant la place au sujet autour de lui, autant au niveau des parties aériennes que du point de vue du système racinaire.